"Up above the world I fly, like a tea tray in the sky"

Bienvenue dans mon humble demeure. Essuyez-vous les pieds en sortant.

jeudi, décembre 07, 2006

Un ptit tour de l'autre côté du miroir....

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Là-dessus, les deux frères entrèrent dans le bois, la main dans la main, et revinrent une minute après, les bras chargés de toutes sortes d’objets, tels que : traversins, couvertures, carpettes, nappes, couvercles de plats et seaux à charbon.
- J’espère que tu sais comment t’y prendre pour poser des épingles et nouer des ficelles ? dit Bonnet Blanc.
Tout ce qui est là, il faut que tu le mettes sur nous, d’une façon ou d’une autre.
Alice raconta par la suite qu’elle n’avait jamais vu personne faire tant d’embarras que les deux frères. Il est impossible d’imaginer à quel point ils s’agitèrent, et la quantité de choses qu’ils se mirent sur le dos, et le mal qu’ils lui donnèrent en lui faisant nouer des ficelles et boutonner des boutons… « Vraiment, lorsqu’il seront prêts, ils ressembleront tout à fait à deux ballots de vieux habits ! » pensa-t-elle, en arrangeant un traversin autour du cou de Blanc Bonnet, « pour lui éviter d’avoir la tête coupée », prétendait-il.
- Vois-tu, ajouta-t-il très sérieusement, c’est une des choses les plus graves qui puissent arriver au cours d’une bataille : avoir la tête coupée.
Alice se mit à rire tout haut, mais elle réussit à transformer son rire en toux, de peur de froisser Blanc Bonnet.
- Est-ce que je suis très pâle ? demanda Bonnet Blanc, en s’approchant d’elle pour qu’elle lui mit son casque. (Il appelait cela un casque, mais cela ressemblait beaucoup plus à une casserole.)
- Ma foi…oui, un tout petit peu, répondit Alice doucement.
- En général je suis très courageux, continua-t-il à voix basse;
mais, aujourd’hui, il se trouve que j’ai mal à la tête.
- Et moi j’ai mal aux dents !
s’exclama Blanc Bonnet, qui avait entendu cette réflexion. Je suis en bien plus mauvais état que toi !
- En ce cas, vous feriez mieux de ne pas vous battre aujourd’hui, fit observer Alice, qui pensait que c’était une bonne occasion de faire la paix.
- Il faut absolument que nous nous battions un peu, mais je ne tiens pas à ce que ça dure longtemps, déclara Bonnet Blanc.
Quelle heure est-il ?
- Quatre heures et demie.
- Battons-nous jusqu’à six heures ; ensuite nous irons dîner
, proposa Bonnet Blanc.
- Parfait, dit l’autre assez tristement. Et elle pourra nous regarder faire… mais il vaudra mieux ne pas trop t’approcher, ajouta-t-il.
En général je frappe sur tout ce que je vois… lorsque je suis très échauffé !
- Et moi je frappe sur tout ce qui est à ma portée
, s’écria Bonnet Blanc, même sur ce que je ne vois pas.
Alice se mit à rire.
- Je suppose que vous devez frapper sur les arbres assez souvent, dit-elle.
Bonnet Blanc regarda tout autour de lui avec satisfaction.
- Je crois bien, déclara-t-il, que pas un seul arbre ne restera debout lorsque nous aurons fini.


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