"Up above the world I fly, like a tea tray in the sky"

Bienvenue dans mon humble demeure. Essuyez-vous les pieds en sortant.

lundi, décembre 18, 2006

Feuilleton dominical ('fin presque)

Voici en avant-première le premier épisode d'une histoire extraordinaire, qui m'a véritablement bouleversé quand je l'ai lue. Le talent de l'auteur est phénoménal, et on peut dire en quelque sorte qu'avec ce récit, il révolutionne l'histoire de l'écriture. Eh non je n'ai pas peur des mots, encore que les mots soient bien faibles pour tenter de décrire cette sensibilité à fleur de peau, cette virtuosité du langage, et cet amour de l'écriture qui caractérisent si bien l'auteur. On entendra bientôt parler de lui, soyez-en sûrs.
Amis pingouins, bonne lecture.
Ni!
Ni!
Les fabuleuses aventures de Georges McKenzie ou comment j’ai conquis le monde.


Ce soir papa et maman vont au cinéma, comme tous les samedi soir. Et comme tous les samedi soir, Stéphanie vient me garder. J’aime pas Stéphanie. C’est une pimbêche de 16 ans qui passe l’essentiel de son temps devant sa télé. Pourtant je sais qu’elle se doute de quelque chose. Mais personne, absolument personne ne doit savoir. D’ailleurs, si vous lisez ces lignes c’est que je suis mort. Nan je rigole. Faut pas me prendre pour un con non plus. La meilleure ruse que j’ai jamais réussie, c’est de croire au monde que je n’existais pas.
Comme tous les vendredi, papa engueule maman qui noie Stéphanie sous une pléthore de recommandations. Comme tous les vendredi, papa claque la porte en criant qu’ils arriveront trop tard, tandis que maman explique à Stéphanie comment faire cuire les carottes sans leur faire perdre leurs vitamines. J’aime pas les carottes. Je déteste, j’abhorre, je HAIS les carottes. Et puis j’ai pas besoin de vitamines. On dirait qu’ils prennent un malin plaisir à m’en faire manger. Pourtant j’ai tout essayé : la grimace de dégoût, les pleurs, la régurgitation, lancer mon assiette au loin en criant, j’ai même simulé une attaque d’apoplexie. Mais rien n’y a fait. Ils sont restés de marbre. Tant pis pour eux. Je me vengerai.

Ça y est. Ils sont partis. Et le bagne commence pour moi. Je dois absolument me connecter à Internet pour vérifier mes messages. J’attends avec impatience un arrivage de lapins angora nains de Nouvelle-Guinée, les fameux « tueurs de carottes ». L‘arrivée de ces lapins déclenchera la première étape de mon plan machiavélique. L’anéantissement des cultures de carottes, pour en stopper l’approvisionnement des villes. Mais pour tout cela il me faut déjouer la vigilance de Stéphanie. Juste après manger, elle va aller me mettre au lit, puis elle va se coller devant la télé. Or les chambres se situent à l’étage, tandis que la télé et l’ordinateur sont au rez-de-chaussée. C’est vraiment trop bête. Il n’y a pas une semaine, j’avais encore mon ordinateur portable dernière génération, que j’avais personnellement fait importer de Corée du Sud, avec connexion GPS à un satellite géostationnaire ukrainien. J’avais astucieusement scellé cette petite merveille sous mon lit à barreaux, de manière à ce qu’il soit près de moi la nuit. Mais ma cousine Béatrice, qui pèse déjà un poids conséquent pour ses trois ans, crut intelligent de s’adonner à une activité typique de son bas âge, à savoir sauter à pieds joints sur mon lit. J’ai vainement essayé de l’en dissuader, mais étant de deux ans son cadet, elle ignora mes protestations. Le résultat ne se fit pas attendre. Après quelques secousses, trois lattes cédèrent en même temps, ce qui descella mon ordinateur dans un fracas assourdissant. Celui-ci tomba lourdement sur le sol, accompagné de Béatrice qui s’écrasa dessus. Ceci mêlé aux cris et aux pleurs de ma cousine eût pour effet d’alerter nos parents respectifs qui, découvrant la scène, décidèrent de nous séparer définitivement. Il s’ensuivit une scène de ménage entre ma mère, qui reprochait à mon père ses achats électroniques intempestifs, et mon père, qui assurait avec force cris que dans cette affaire il était innocent, et qu’il faisait ce que bon lui semblait de son argent.
Bref, l’ordinateur fut confisqué et même, je l’appris par la suite, revendu à nos voisins d’en face. Heureusement j’avais activé le code de sécurité qui effaçait tous les fichiers compromettant en cas de problème. J’avais d’ailleurs déjà planifié une opération commando pour le récupérer. Mais bon, pour ce soir, je me contenterai de celui de mes parents. Je dois réussir.
[À suivre....]

3 remarques pertinentes:

At 16:35, Anonymous Anonyme said...

après des jetés d'ordinateur, des lanceés de souris, des injures informaticiennes envers ce pu.... de pc de m.... j'arrive enfin a arriver d'arriver a ce blog arrivant,
bon tout ça pour dire:

il existe ce roman?

 
At 19:21, Blogger Nat pepeR said...

Mais évidemment qu'il existe! Evidemment! Un roman génial! novateur! RE-VO-LU-TIO-NNAIRE!!!!

Si cela peut te rassurer, sache que mon ordinateur commence lui aussi à montrer des signes de faiblesse que je ne lui connaissais pas auparavant. (mais contrairement à l'ETN@, ya pas d'Anglais chez moi...ouf.)

Et pis attention au langage SMS, passqueuh le Comité de Protection de l'Orthographe Française (CPOF) veille au grain. Alors attention hein.

 
At 13:55, Anonymous Anonyme said...

En tant que professeur émérite de littérature Wookie à l'université d'Oxford, et membre honoraire du Grand Conseil Suprême du CPOF, je me dois de condamner avec virulence le commentaire de "mon nom? mais...etc", jugé par le Cercle du Triangle Suprême de Poulet aux Carottes Naines comme non conforme à l'éthique de notre société démocratique et chrétienne, diffamatoire, révisionniste, anticonstitutionelle, judéo-maçonnique, antéchristique, as de pique, et tout ce qui s'ensuit. Je vous prierai donc, cher "mon nom?", d'aller vous faire cuire un oeuf pendant que j'irai boire une tasse de thé. Avec ou sans biscuits.

 

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