Je suis celui qu'on aime et qu'on ne connaît pas.

Voilà ce que ça fait d'écouter múm, sans "m" majuscule s'il vous prie. Voilà ce que c'est d'être tellement à l'ouest qu'on en finit par tourner en rond. Et puis voilà quoi, un peu perdu dans tout ça.

Alors je baille, je baille, je baille. Des gens marchent au plafond et ça fait du bruit, un bruit sourd et grave qui fait vaciller ma chaise qui pourtant en a vu d'autres. Et j'attends, j'attends, j'attends. Et je n'envoie pas mes prière en direction d'un vieux monsieur en toge et barbe blanches, perché là-haut dans les nuages. Et je ne dis pas Amen avant de manger, non, j'essaye de ne pas penser à ce qui avant était une honnête dinde, avec ses soucis, ses joies, sa famille, ses passions et dégoûts, avec tout le mépris du monde. Et j'arrête le temps pour quelques instants, parce que ça fait du bien. Et je me pose des questions, des questions sans réponses, et je trouve même des réponses qui n'ont pas de questions.

Et il y a tout plein de chrétiens. De sincères chrétiens mais des chrétiens quand même. Je suis désolé mes amis chrétiens mais j'ai quelques problèmes avec votre religion. Et puis il y a l'alcool aussi. J'ai beaucoup de mal à supporter certaines personnes quand elles ont bu. Alors je me tais, je ne dis rien, je pense à autre chose. Draguer quand on est bourré, voilà qui a ce petit parfum de bière oui, mais aussi d'incroyablement pathétique. De triste aussi oui, ou de drôle ça dépend. En tout cas, admirateurs et admiratrices, ne venez pas m'approcher de trop près quand l'alcool a pris contrôle de votre cerveau, je vous en serai reconnaissant. L'alcool a de plus tendance à réveiller Lufus, ce qui est loin d'être bon.

Je mange presque pas. Autant vous dire que je vais me goinfrer à Noël, pour célébrer dans l'oppulence la naissance de mon ami le petit Jésus. Et puis l'écriture me sauve la vie parfois. Et puis je ressens une immense envie de destruction parfois, de pur chaos, quelque chose de dévastateur. Bon d'accord je suis complètement schizophrène mais qui ne l'avait pas remarqué?

Je vais passer Thanksgiving dans une presque typique famille américaine. Bon ils me semblent pas très Chrétiens mais tant pis hein. Ils habitent à Portland, Oregon, ouais là où il y a les Trail-Blazers. Même qu'il parait que c'est une super ville, mon prof de British Literature me le répète à chaque fois que je lui parle. Donc j'espère m'y ressourcer, et parvenir à enfin planifier la quatrième dimension.

Chaque nuit je me couche avec une chanson dans la tête. Hier c'était "Paloles" de Dalida. Il y a quelques semaines c'était Jean-Pierre François et son inoubliable "Je te survivrai". Mais la plupart du temps c'est des trucs super hein, vous inquiétez pas. D'ailleurs la musique est un remède assez efficace à ce que je suis bien obligé de nommer mes insomnies.

Je suis tellement à la bourre que j'évolue désormais dans un état plus troisième que second, avec des jours voire des semaines de retard.

Alors j'écoute de la musique. Et ça me guérit, c'est ce qui me maintient en vie. Il y a des mélodies qui me font du bien physiquement et mentalement, des mots qui me soignent. Il me suffit de les répéter à voix basse et de les écrire un peu partout. Bon à cause de ça je passe pour un gros dingue mais tant pis, j'en ai besoin après tout. Absolument tous les titres de chansons de múm me font du bien à l'intérieur, me soignent au plus profond.

Rocé c'est un mec bien, intelligent et doué. Ouais Rocé c'est mon pote. Oui j'aime, j'adore le rap en fait. J'l'ai un peu nié à une époque mais c'était stupide. Il y a des putain de talents, mais tellement plus de connards vendus au système, avec leur bling bling, leur voitures de sport et leurs poufs en string. Oui je sais je devrais travailler. Ou alors dormir. Mais pas ce soir.

Que j'aimerais arrêter le temps, juste quelques instants. Balancer un grain de sable dans ce putain d'engrenage..

Mais qu'est-ce que je fous là bordel de poule, qu'est-ce que j'attends? Je m'en fous après tout. J'ai quelques instants devant moi, à juste écouter la musique que j'aime. Et je me sens bien. Comme on se sent après avoir pleuré un soir de grande fatigue.

Sleep if you can

Quand vous lirez ces lignes tout sera fini. Je dormirai d'un sommeil ensommeillé, puis je me lèverai en maudissant mes réveils et beaucoup d'autres choses aussi. Et puis tout recommencera, encore et encore, comme si finalement c'est Dalida qui avait raison.