"Up above the world I fly, like a tea tray in the sky"

Bienvenue dans mon humble demeure. Essuyez-vous les pieds en sortant.

mardi, mars 18, 2008

Chronique d'un Royaume à la Dérive: Le Retour


Pourquoi commencer par le retour au lieu de détailler dans le détail ce qu'il m'arriva à Vancouver?

Parce que.

Parce que le retour fut un sacré retour. Parce que cette semaine fut une sacré semaine. Parce que, finalement, ce retour n'était pas à l'image de cette semaine de vancances, tout en l'étant en même temps, c'est très compliqué tout ça.

Parce que je m'en souviendrai longtemps de cette semaine, oui.

Parce que les gens bien c'est toujours précieux.

C'était un samedi matin. Enfin après-midi, pour être plus précis, parce qu'il faut bien dormir de temps en temps. Après des adieux déchirants fait à Mr. Thebez et Mr. Smith, Dieu les protège, loués soient leurs noms, bénis soient leur descendance jusqu'à la 18ème génération, nous nous dirigeons Ian, Ingrid et moi vers la sortie de Vancouver. Pour ceux qui se poseraient la question, Ingrid n'est autre que le doux nom de la charmante mais capricieuse voiture de Ian. Enfin voiture je devrais dire tas de merde. Et quand je dis tas de merde, je le pense, et j'ajouterai même tas de merde du cul. Le fait que cet amas de bouse plastifiée nous ait conduit de Moscow à Vancouver à l'aller (après avoir changé le système d'huile et réparé le système éléctrique à grands coups de paume de main), relève du miracle biblique. Mais n'anticipons pas. Tout se déroule normalement de Vancouver à la frontière, pincées au coeur et gouttes de pluie. Jusqu'à ce que nous arrivions à la frontière Canadiano-Etats-uniennesque. Et là c'est la merde.
Un peu de sel sur une plaie ouverte
En même temps c'était un peu con de ma part d'oublier mon DS 20 dans le coffre d'Ingrid, je l'avoue. Alors oui forcément le monsieur de la douane, aimable comme un monsieur de la douane, nous signale de nous garrer. Et là ça devient marrant. Ça y est je hais les douaniers. Mais à un point, vous ne pouvez pas imaginer. Ces gros connards d'américains de merde, gras et abrutis à souhait, avec leurs manières de cow-boy, leur gros pisolet, leur regard bovin et satisfait, tout me répugne chez eux. 45 minutes à fouiller Ingrid de fond en comble, sans refermer les sacs, en abaissant la fenêtre avant droite d'Ingrid (fenêtre électrique qui était cassée, ce qui nous condamna à rouler sur l'autoroute la fenêtre grande ouverte), leur ton méprisant, leur air important.. Et l'autre qui me demande si je fume de la dope avec le narguilé, une insoutenable envie me prend de ridiculiser ce bouseux. Mais je me retiens. Il aurait pas compris de toute façon. Finalement ces messieurs nous laissent repartir, après n'avoir évidemment rien trouver de compromettant, et sans s'excuser pour la fenêtre enfoncée. N'oubliant pas de massacrer chacun de ces connards au marteau de guerre, puis de les maudire à un point que vous ne pouvez même pas imaginer, nous repartons, hurlant des chants barbares et anarchistes à la gloire de Satan.


Un monumental paquet de minutes plus tard, c'est à dire après beaucoup de miles parcourus, nous nous arrêtons à une station service anonyme, nous en avons vu des tonnes des stations services anonymes. Et là McGyver surgit de nulle part pour intégrer le corps d'Ian. A l'aide de deux morceaux de scotch gris, malgré mes commentaires d'une fatalité toute pessimiste, Ian persite et parvient à tirer vers le haut cette putain de fenêtre de merde, et à la refermer à grands coups de scotch pour ne pas qu'elle retombe cette salope. Parce qu'on se les pelait quand même avec cette horrible fenêtre, je suis sûr qu'elle est juive arabe tiens, rien que pour nous faire chier.
Avec tout ce retard accumulé, impossible de s'arrêter à Seattle, alors que j'aurais bien aimer retourner chez Easy Records moi, c'est pas très juste tout ça.

Alors nous continuons. Et la route qui défile sous Ingrid, les mêmes paysages désertiques, mais de nuit cette fois ci. Et puis Ian se rappelle du raccourci. Un raccourci de deux heures.. Alors nous le prenons ce raccourci, pas con les mecs. Imaginez une nuit noire, avec pour guise de lune un sourire du Chat du Comté de Chester. Des aires de repos glauquissimes, lumière blafarde et bâtiments fatigués, quelques voitures figées. Mais nous continuons, encore et toujours, la musique rechargeant nos batteries. Et le goudron défile, encore et encore. Chouette, il est 22h45, nous serons à Moscow dans moins d'une heure. Et ce bruit soudain, ce bruit qui s'échappe d'Ingrid. Que veut-elle nous dire? Nous nous immobilisons sur le bas-côté. Un pneu à plat? Non. Eh bien démarrons de nouveau alors! Non. Ingrid refuse avec insistance de faire le moindre mouvement. Salope tiens. Après tout ce qu'on a fait pour toi. L'ingratitude.. Toutes les mêmes.


La suite se passe de commentaires. Le portable qui ne capte rien, normal en pleine campagne. Marcher dans la nuit noire vers cette lumière verte dans le lointain, tout en faisant signe aux sporadiques voitures de bien vouloir s'arrêter. Ce que fait ce pick-up rouge. A l'intérieur, pas de tueur en série psychopathe, mais un gentil couple qui accepte de nous conduire à Colfax, oui moi non plus je ne sais pas où c'est. Quinze minutes passées dans la remorque, le vent glacial, le ciel magnifique et la Lune compatissante.

Et Colfax. Et le répertoire téléphonique qui défile. Et que je réveille ma professeur de français à minuit un samedi soir. Et que je trouve notre sauveur en la personne de Calvin, soit béni toi aussi. Et ce flic là, un peu comme tous les autres flics ici. Leur manie de te braquer leur torche dans les yeux et de te fixer d'un air suspicieur chaque fois que tu leur demandes un renseignement. Allez mourir tiens. Et nous attendons, encore et encore. Toujours dans la bonne humeur ceci dit, il en faut plus pour m'abbattre dans ce cas là, et ouais et ouais. Et cet autre monsieur suspicieux qui nous dévisage derrière les vitres de son supermarché, parce que nous paraissons tellement menaçants voyez-vous. Et Calvin arrive. Et nous rentrons à Moscow. Et nous sommes fatigués. Et nous sommes heureux. Et c'est le retour du travail, des soucis, de la terrible nourriture, de tous ces trucs qui m'étaient sortis de la tête pendant quelques jours, et qui me reviennent en pleine face tel un vilain boomerang.

Et Ingrid qui se meurt, abandonnée quelque part, sans personne pour pleurer sur son sort. Pauvre Ingrid finalement. Et si c'était elle la victime?

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7 remarques pertinentes:

At 20:36, Anonymous Anonyme said...

sur la route ? cela s'appelle sur la route ...

 
At 15:56, Blogger George Abitbol said...

Bon bah je vois que l'amérique fait du bien à ton vocabulaire... de plus en plus grossier. Oui monsieur.
" Tu me fait bien marrer avec tes régimes à la con !!!"

Que d'aventures mon p'tit Piege-man de fou. Sache que le portrait de George me surveille tous les jours lorsque que je suis devant mon ordinateur pour te lire et manger tes mots tel l'aspirateur AWX712B 15000w à succion atomique delta 12.

Bref, j'te kiff le boule.
Et puis attention en parlant de " juif-arabe", c'est du racisme. Merde, j'peux pas encadrer les nazis. Cela dit c'est pas mal le pin's le cravate. ( oui bon la personne ne peut comprendre ce paragraphe à moins d'avoir vu un film qui a pour titre L. ...... .......... )

Bonne continuation à toi très cher renard des surfaces.

Ta chatte, ta chatte, ta chatte !!!!

 
At 23:18, Anonymous Anonyme said...

ingrid, c'est magnifique comme prénom ......surtout pour une voiture, ça claque !!

j'adore lire tout ce que tu écris Louis... je rigole, je pleure (presque)... ContinuuuUUuuuuues !

 
At 08:45, Blogger Nat pepeR said...

Oui 'bsolument.

George Abitbol c'est toujours un plaisir de ouf malade de te voir par dans mes contrées pourtant inhospitalières. Bon vent à toi, encore et toujours!

Nolwenn, ton enthousiasme n'a d'égal que ton enthousiasme, et je t'en remercie une fois de plus. Sache qu'Ingrid se porte mieux.

 
At 22:10, Anonymous Anonyme said...

Moi aussi je suis de retour !! :D


Le terme "juif-arabe" est tout à fait correct puisque qu'il désigne les juifs du Maroc.
Libre à vous, dans un imbécile excès de nationalisme, d'utiliser ce sobriquet dans le but d'insulter vos semblables.


++
PJ

 
At 16:06, Anonymous Anonyme said...

ingrid va mieux ? mais elle est revenie toute seule ? c'est bête comme question car tu vas me dire que non mais j'ai envie de la poser ... et puis, elle pourrait revenir toute seule, aux états-unis "on voit de tout" dit-on ..

 
At 01:35, Blogger Nat pepeR said...

Ouais Petit Jean!

C'est toi le juif arabe.

Pis oui, Ingrid se porte à merveille! Enfin tout est relatif bien sûr.

 

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