"Up above the world I fly, like a tea tray in the sky"

Bienvenue dans mon humble demeure. Essuyez-vous les pieds en sortant.

mardi, mars 25, 2008

Chronique d'un Royaume à la Dérive: Vancouver, British Columbia

Tout part souvent d'une chanson obsédante. Voire entêtante. Une chanson avec un incertain parfum de Virgin Suicides dedans, je sais de quoi je parle j'ai lu le livre.

Je ne sais pas trop comment commencer tout ça, encore un problème de temps, et oui messieurs-dames. Mais ce soir j'ai réussi à feinter le temps, quelques heures. Je lui ai fait croire que je suis parti acheter des chips à Winco mais en fait non, je suis là.

Et quelle manie de faire des siestes de deux heures tous les jours aussi. Cela m'apprendra? Non.

Depuis quelques jours mon roomate me fait exactement la même blague, tous les soirs quand je rentre dans notre chambre. A savoir "Go to bed Louis, go to bed." Ça commence à devenir inquiétant je ne sais pas si je dois m'en faire.

Vancouver. Ah Vancouver c'était vraiment... ouahhh....

Premières observations tout d'abord, normal quoi. Retour du système métrique, enfin. Et le français prend place en tant que langue officielle, ça fait plaisir, du charbon dans le moteur de ma locomotive patriotique.

Vancouver.... Premières impressions. Et bien voui en tout premier, le nombre d'Asiatiques est tout bonnement impressionant. Impressionant oui. Mais ce n'est rien à côtés des bums, homeless people, des clochards en fait. Là c'est même plus impressionant c'est sciant d'impressionabilité. Des SDF de tous les âges, à chaque coin de rue, parlant tout seuls, vociférant parfois, plus ou moins défoncés, certains écrivant leur journal de bord emmitouflés dans leur duvet, d'autres quémandant quelques espèces sonnantes et trébuchantes en échange d'un tour de magie. Et puis ce barbu tout maigre que je n'oublierai jamais, défoncé à un point que je n'oublierai jamais, en transe frénétique au beau milieu de la rue, à faire passer le meilleur des danseurs de tektonik pour des Mickey Mouse, ce qu'ils sont déjà de toute façon. Non mais incroyable de voir ce barbu danser, vraiment. Indescriptible. Frénétique, pas d'autre mot.

Pour ceux à la mémoire faillante, qui se souviennent du magnifique titre "East Hastings" des Godspeed You! Black Emperor, et bien sachez que ce morceau s'inspire directement du quartier de Vancouver East Hastings, qui est peuplé presque en totalité de ces gens déguenillés au regard plus ou moins absent, collection hétéroclite de prêcheurs d'apocalypse, de défoncés, de misère et de misère, plus qu'incroyable dans un pays aussi riche que le Canada. Nous l'avons arpenté la rue principale de East Hastings, à la recherche d'un obscur bar que nous ne trouverons pas, un délicat parfum de fin du monde flottant dans l'air. On devrait interdire la misère.

Vancouver ce fut aussi des rencontres. Alex&Nathan, deux bonhommes que je ne suis pas prêt d'oublier, oh non. Pis Tine, l'iranienne qui a vécu à Copenhague (mais ne connait pas le Charlie's Bar NDLR) avant de venir ici à Vanccouver. Des souvenirs qui resteront. Alex, en tant qu'Indonésien de Singapour qui se respecte, nous offre son appartement en plein coeur de Vancouver, si tant est que Vancouver ait un coeur, je n'y comprend rien à cette ville, c'est trop étendu. Avec lui son colocataire Nathan, ainsi que sa môman et sa soeur, en provenance directe de Singapour. Môman qui demandera à son fils pourquoi il a "toujours des amis bizarres", puis s'interrogera sur mon compte, s'enquérant de "pourquoi je suis tout le temps si sérieux". Et la soeur de s'exclamer le soir de notre arrivée et en indonésien bien sûr, une fourbe vipère sous des airs d'ange, que nous sentons "bizarre". Mais en même temps le dénommé Alex ne nous en aurait rien dit, je n'en aurais rien su. Mais peu importe. Oui peu importe, parce que non seulement c'est hilarant, mais de plus la maman puis Alex s'acharneront par la suite à payer absolument toutesnos dépenses, c'est à dire restaurant et toute forme de nourriture. N'osant pas froisser les coutumes ancestrales de mes hôtes, je me suis plié à cette tradition, de bien mauvais coeur croyez-moi. Eh ben putain. Restaurant indien, oh mon dieu que c'était bon, oups j'ai oublié de mettre une majuscule à Dieu, voilà c'est fait, pardonne-moi Seigneur tout puissant. Restaurant singapourien, oh Damnés de l'Enfer que c'était bon, excellent, exquis, et puis cette serveuse qu'elle était belle, même si cela n'a rien à voir avec la nourriture bien sûr, mais elle était belle à en tomber par terre, les quatre fers en l'air. Et puis ce pub irlandais, cidre et saumon fumé, la classe, délicieux, après des mois de disette Idahotienne.

Vancouver ce fut aussi de la bonne bière et un concert de Trash Metal des plus convaincant, le public à peine plus nombreux que le groupe, génial quoi. Que m'arrive-t-il? Où sont passées mes belles valeurs d'Antan? Et ma Vertu à toute épreuve?

Et puis un aquarium qui se révèlera vite passionant, avec des animaux dont je ne soupçonnais pas la grâce. Un musée aussi, et une exposition de photographies très intéressante

Et puis des soirées très longues à s'endormir avec les histoires et l'accent génial de Michel Gondry. De la vie quoi. De la vraie vie.



Park that car, drop that phone, sleep on the floor, dream about me

Park that car, drop that phone, sleep on the floor, dream about me

Used to be one of the rotten ones and I liked you for that

Now you're all gone got your make-up on and you're not coming back

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4 remarques pertinentes:

At 20:36, Anonymous Anonyme said...

comme un coup dans l'estomac ! je dois reprendre mon souffle

 
At 10:09, Blogger Mouette sans frontières said...

Ca a l'air tellement fragile un hippocampe...

 
At 16:14, Anonymous Anonyme said...

c'est magnifique les hippocampes

 
At 19:16, Blogger Nat pepeR said...

Oui magnifiques, la grâce incarnée.

Mais Martine si tu étais un tout petit poisson, tu ne te risquerais pas à ce genre d'observation.

 

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