"Up above the world I fly, like a tea tray in the sky"

Bienvenue dans mon humble demeure. Essuyez-vous les pieds en sortant.

lundi, avril 21, 2008

Each prayer accepted, and each wish resigned

Stop, stop, stop. Il me reste quoi là? Deux semaines? Trois à tout casser? Et quatre papers c'est ça? Mais sachant que mon paper (je ne trouve pas l'équivalent en français et ce mot ne me plait pas) est en bonne voie (en gros il me reste un jour mais je sais ce que je vais raconter, en gros), je me permets une pause bloguesque avant une pause cinématographique à base d'Eternal Sunshine of the Spotless Mind, projetté dans notre bonne vieille petite salle de cinéma universitaire, que sans moi ils auraient pas gagné beaucoup d'argent. En fait je crois qu'ils me doivent beaucoup, beaucoup. Je suis leur rabatteur. Pour ce soir, en même temps c'est Michel Gondry, j'ai dû convaincre dix personnes au bas mot de qu'ils fallaient absolument qu'ils viendent, que c'est un flim que jamais l'on oublie, un de ceux qui restent gravés à l'intérieur, un peu pour toujours.
Quelques dizaines de jours avant la fin. Je crois bien entendu que la vie ici va terriblement me manquer même si je suis heureux de retrouver mon beau pays et ses vertes prairies. Parce que malgré la bouffe, les chrétiens fous de merde, les flingues à tout va, la mentalité, la bouffe, le patriotisme et les Brown Recluses et la bouffe, il y a quand même des choses qui valent le coup ici. Mais genre vraiment. Mes amis bien sûr, oh non ce n'est pas original. Et puis la nature, incroyable, époustouflante. Et puis l'université, ce campus mignon tout plein, mes cours et oui mes cours, mes professeurs, les écureuils, cette impression d'être encouragé et que les professeurs croient en moi. Les nuages dans le ciel, les cheerleaders hystériques, les joueurs de foot US tout nazes, la fanfare et son hymne, le Global Village et les gens dedans, DOTA, plein de choses en fait.
Close your eyes !
Quelques dizaines de jours parce qu'hier n'est plus. Hier c'était un peu mon jour de gloire, comme chacun en a dans l'année (enfin moi j'en ai plus mais c'est parce que je suis très doué). Mon histoire de Creative Writing leur a beaucoup plus à ces cons, même au prof qui m'a conseillé de continuer la Creative Writing parce qu'I have a knack for telling stories. Oui oui un avenir radieux d'écrivain anglais m'est assuré de ce côté de l'Atlantique et pourtant, et pourtant je reviens bientôt vers mes terres ancestrales où rien ni personne ne m'attend (c'est là que vous êtes censé intervenir, en me disant que non, mais pourquoi tu dis ça, on t'aime nous). Bref hier, était un jour à égo. Je vous recommande par ailleurs mon histoire, que je vais pas tarder à vendre tellement qu'elle est bien. En plus hier, j'avais mes groupes de français, pendant deux heures. Et par rapport à ceux du semestre dernier, ceux-là se débrouillent plutôt bien, mais il faut dire qu'ils ont tous déjà passé un an en France aussi, forcément. Et puis du ciel bleu aussi.

Ma dissertation piratesque me guette du coin de l'oeil, prêt à se jeter sur moi si je la néglige un peu trop.

Mais revenons en arrière, car nous en sommes capables. On peut tout faire avec des mots. Voilà comment tout commença....



Vendredi 18 avril, 19h30 : Le soleil se couche et notre convoi met les voiles. Un nouveau pas en direction de la Wilderness, de la nature sauvage sans foi ni loi. J'ai nommé la Weneha River, en territoire Umatilla, quelque part entre Oregon et état de Washington. Auparavant j'ai bien évidemment pris le soin de remplir mon sac à dos de choses, de vêtements, de bouffe, d'un sac de couchages, le tout me donnant l'air d'une tortue bipède dont la carapace serait aussi lourde qu'elle. A dix dans le van nous partons. J'ai réuni, en grand réunisseur, une belle brochette d'amis pour m'accompagner dans ce périple périlleux: Truchement l'irlandais et Illiade l'américain bien sûr, mais aussi Mimétisme l'allemand, Western et Jointure, américains également. Nous accompagnent deux autres énergumènes, monsieur Gabriel, Roumain de son état, ainsi que Paul, notre guide et chauffeur. Trajet en voiture de nuit, à la fenêtre des silhouettes sombres et plus ou moins imposantes. Je ne constaterai qu'au retour que ces silhouettes étaient en fait de magnifiques montagnes verdoyantes, c'est absolument fabuleux l'Oregon, à seulement deux heures de routes de mon petit campus. Parce que la nature ici, est extraordinaire. Chimérique. Et pourtant je n'ai pas été aux endroits les plus fameux. Juste dans l'Oregon. J'adore l'Oregon. L'Oregon c'est mon état de l'ouest. Parce que la nature ici, et je m'adresse à toi sale français, elle conserve un parfum de sauvagerie que tu ne trouves plus dans l'hexagone mon ami. Parce qu'après la première nuit passée dans nos tentes, nos commençons vraiment le périple. Avec un sac bourré à ras bords sur le dos, qui me lacère les épaules et les hanches, et m'oblige à marcher comme un pingouin, ce qui n'est pas la meilleure des choses quand le sentier ne fait pas un mètre de large et qu'il y a la rivière en contrebas, là, à ma gauche. Mais ça bon, c'est la vie. Ça n'a aucune importance. La nature ici, elle a gardé un chouia d'originel, un soupçon d'avant, quand l'homme n'était pas le maître absolu sur terre. Parce que c'est sûr, le paysage est magnifique. Il fait beau en plus. Et puis au fur et à mesure que nous nous éloignons de la civilisation, le paysage change. Plus abrupt, plus sauvage, plus beau en fait. Et puis en contrebas du sentier, à gauche il y a ce pauvre mouton, si toutefois c'en est, qui ne semble plus tout frais.

Après avoir récité une prière pour qu'il reste en paix au Paradis des animaux, je continue mon chemin. Quelque dizaines de mètres plus tard, ce même contrebas nous propose un autre spectacle en la présence de ce squelette blanchi par le soleil. Jusqu'ici tout va bien.


Et puis une demi-heure, peut-être une heure plus tard, alord que nous continuons notre aventure du côté de la rivière, les gens devant moi s'arrêtent. Pourquoi donc? que je me demande, avant d'apercevoir par terre des poils, mais alors tout plein de poils hein, de quoi faire des tas de nounours en peluche. Et puis ça aussi:





Tiens une patte! Et une odeur assez fortement nauséabonde aussi. Et puis voilà que je tourne la tête vers la gauche (décidément!), et que j'aperçois ceci, là:

Après une intense réflexion, je conclus que la chose décharnée qui gît à mes pieds fut à un certain point de l'histoire lié à la patte précédemment entrevue. Et même que le tout devait être attaché et devait aimer gambader dans la forêt, inscouciant et innocent, tendre jeunesse. Je vais vous surprendre mais je ne me suis pas plus attardé. Trois photos et puis j'ai tracé, mais alors le plus vite possible en marchant avec un sac sur le dos. Et puis c'est marrant personne n'a dit un mot pendant dix minutes. Parce que oui lecteur, toi ça te fait bien marrer là devant ton ordinateur, mais crois-moi quand tu sais que tu vas passer la nuit dans une tente, à mille miles de toute terre habitée, et qu'autour de toi rôdent des choses qui sont capables d'infliger ça à un élan deux fois plus gros que toi, eh bien bizarrement tu ne fais pas le fier, même si bien sûr tu prétends un peu le contraire, faudrait pas passer pour une tarlouze non plus. Alors quoi? Ours noir? Puma? Personne n'en sait rien. Mais c'est jamais rassurant quand le guide, le maitre, le mec qui en a vu et à qui on le la fait pas, parait quelque peu nerveux. Les ours noirs sont réputés craindre les humains comme la peste me dit-on devant moi. Ce qui est tout le contraire des pumas, m'assure-t-on derrière moi. A mes côtés, Jointure semble des plus soucieux. Oui, il flippe sa mère et c'est évident. Quant à moi, je préfère ne pas y penser et me confier à ma bonne étoile, tout en observant chaque détail qui m'entoure avec l'acuité d'un aigle des hautes plaines. Et au creux du ventre un peu de cette peur ancestrale, peur originelle qui revient à la charge. Parce que serpents à sonnette et autres saloperies d'araignées c'est flippant, certes, mais ce n'est pas comparable avec le désagréable sentiment d'être soudain passé de l'autre côté de la chaine alimentaire, de se sentir proie potentielle après vingt-et-un ans passés chez les prédateurs. Un sentiment des plus primitifs, un petit quelque chose d'immémorial qui subsiste. C'est quelque chose d'extrêmement intéressant à méditer, une fois de retour à l'abri des murs de béton bien sûr, parce que sur le moment tu as envie de penser à autre chose. Alors tu penses à ça, à ça, et puis ça va mieux. Ou pas d'ailleurs, mais bon c'est pas très important. Ou peut-être que si c'est important justement.

Comment se passa la suite du périple? Votre héros survécut-il aux terribles périls qui le menaçaient? La vie vaut-elle la peine d'être vécue? Raspoutine a-t-il vraiment coulé le Titanic? Vous le saurez en achetant le deuxième épisode de la saga Wheneha River, disponible chez tous les bons marchands de journaux.

....

Ça fait toujours de l'effet de voir ou de revoir Eternal Sunshine of the Spotless Mind. C'est tellement beau, triste, terriblement triste, magnifique, comme un flim de Michel Gondry en fait. A ceux qui ne l'ont pas vu, mécréants, mécréants. Résultat j'ai absolument rien foutu ce soir, et demain je vais bien être à la bourre. Mais il y a des jours où franchement, on en a rien à foutre, mais alors rien du tout. Allez, everybody's gotta learn sometime..

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11 remarques pertinentes:

At 16:52, Anonymous Anonyme said...

ben dis donc !!

 
At 16:58, Anonymous Anonyme said...

est-ce que la rivière est enneigée? ou effet du photographe ?

 
At 19:32, Blogger Mouette sans frontières said...

Nolwenn, c'est un lac gelé, et c'est drôlement beau un lac gelé. C'est magique de traverser un lac recouvert de 50 cm de glace... Ce n'est pas un effet, c'est juste naturellement beau !

Louisme, permets moi de te demander si par Hazard, tu aurais l'extrême bonté de satisfaire mon insatiable curiosité ? (Déjà, je te signale que ça va pas être simple, étant donné les termes du probleme. Je te l'accorde, mais à coeur vaillant, rien d'impossible, donc je te laisse te concerter avec tes organes vitaux et voir ce que vous pouvez faire pour moi). L'objet de ma requête, honorable coureur des steppes hostiles des vastes contrées sauvages, à l'ouest, est ton/ta "creative writing"... Y a t il un moyen quelconque pour qu'il/elle atterrisse (wow 3 doubles consonnes) dans ma boite mail ? Quelles sont les modalités de vente ? (Sachant que j'ai précédement remporté un certain concours avec un brio relativement exceptionnel, vue l'humilité de ma personne)Cette offre est elle soumise à conditions ? Quel est l'âge du capitaine ?

A l'est, rien de nouveau. Le ciel est bleu.

 
At 19:34, Blogger Mouette sans frontières said...

(Redonnons aux parenthèses la place qu'elles méritent dans notre belle grammaire française)

 
At 21:19, Anonymous Anonyme said...

ouah ! nous voilà revenus en septembre 2007.. cool .. des histoires, de l'aventure, que dis je des aventures dont le récit pour certaines n'a jamais été terminé.. bientôt de la nostalgie ? non alors !!

 
At 07:58, Blogger Nat pepeR said...

Eh non Nolwenn, eh non Martine, ce n'est ni une rivière enneigée ni gelée, c'est simplement (enfin façon de dire) un photographe extrêment doué qui profité du soleil se reflétant sur l'eau pour prendre ce cliché immportel. Merci.

Martine ça va peut être te paraitre bizarre mais je n'ai pas oublié ce que je te dois! Pour ce qui est de mon histoire, je peux même te l'envoyer par e-mail (frais de porcs non compris). Le truc c'est de savoir si tu veux la version première de l'histoire, avec fautes et tout, ou la définitive que je dois rendre la semaine prochainde.

 
At 11:15, Blogger Mouette sans frontières said...

Le truc, ça va être que la version qui t'arrange le mieux me convient parfaitement ! Bon courage pour le boulot !

 
At 11:16, Blogger Mouette sans frontières said...

Ahahah, que je suis con, on ne parlait pas de la meme photo, ça me semblait étrange aussi. Mais "le photographe de génie" m'a mis sur la voie.

 
At 18:57, Blogger oim said...

Salut, je veux bien le machin writing définitif dans ma boîte mail aussi, merci, salut.

:)

 
At 10:31, Blogger Nat pepeR said...

Chère Martine, je ferai de mon mieux. Je vais retoucher cette histoire parce que j'ai pas le choix, et pis je te l'enverrai avec des fleurs.

Chère Alice, c'est la classe ce prénom, je souis tout à fait à d'accord mais bon je la connais pas votre bouâte mail moi, alors hein je vais être obligé de vous la demander.

 
At 22:02, Anonymous Anonyme said...

j'avais raison hihhi

 

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