"Up above the world I fly, like a tea tray in the sky"

Bienvenue dans mon humble demeure. Essuyez-vous les pieds en sortant.

lundi, mai 04, 2009

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés

Tout près de chez moi, mais vraiment tout près, il y a deux cabines téléphoniques. Jusqu'ici rien de bien extraordinaire. Quoique. On pourrait imaginer un futur proche sans cabines téléphoniques. Dans ce futur nos enfants ne connaîtraient les cabines téléphoniques qu'à travers les images, si toutefois il en subsiste. Pas de vieilles photographies jaunies et écornées par le temps, non, Dans ce futur les terroristes auraient dû trouver un autre moyen de revendiquer leurs attentats. Bref, il y a deux cabines téléphoniques, cabines qui soit dit en passant ne sont même pas rouges ni vertes ni de quelque couleur que ce soit, juste transparentes, sans aucun charme, c'est assez déprimant finalement une cabine téléphonique française. Mais là n'est pas le propos. Dans l'une d'elles habite un monsieur. Mais attention, quand je dis "habite", c'est vraiment ça hein, c'est pas de la blague. Le monsieur habite là jour et nuits, nuits et jours. Je l'ai déjà aperçu à plusieurs reprises en train de dormir, à une heure avancée de la nuit, la radio allumée, la tête en bas et les jambes en l'air, dans une position improbable, tel un contorsionniste à la retraite. Hier quand je l'ai croisé il faisait jour. Il se tenait debout dans sa cabine et regardait fixement droit devant lui, la radio en sourdine et les lourdes gouttes de mai pour tout horizon.

Chacun sa façon de survivre.